Sa conception débuta en 1938 à la demande de l'US Navy qui voulait remplacer son chasseur embarqué, le Wildcat. Un prototype fut conçu par l'ingénieur en chef Rex Biesel en 1940, le premier vol eut lieu le 29 mai de cette année et 2 ans de recherches supplémentaires furent nécessaires pour le parfaire. C'est donc le 30 juin 1941 que pour la première fois l'aéronavale américaine passa la commande de 584 appareils livrables un an plus tard.
La conception du Corsair était réalisée selon les critères d'époque, excepté pour la forme des voilures en W dites "ailes de mouette inversées" qui devait apporter des améliorations techniques. En effet, l'hélice, qui mesurait plus de 3 mètres de diamètre, élevait considérablement l'avant de l'avion et provoquait une perte importante de la visibilité. De plus, les trains d'atterrissage atteignaient des dimensions trop grandes, ceci apportant nombres de défauts. Les ingénieurs étudièrent le problème et décidèrent de doter le Corsair d'une voilure en W. Avec ce système, les trains d'atterrissage étaient situés au point le plus bas de la voilure et voyaient leur dimensions réduites, sans pour autant rapprocher l'hélice du sol, de plus, le train d'atterrissage pivotait de 90° en se rétractant.
Le Corsair était aussi surnommé le « tueur d'enseigne » (Ensign killer) suite aux nombreux crashes de débutants (ou de pilotes fatigués) lors d'atterrissages ou décollages manqués sur porte-avions. En effet, les Américains, comme avec les Hellcat ou Avenger, avaient opté pour un poser « trois-points », mais dans le cas du Corsair, cela l'amenait à une vitesse proche de celle du décrochage et qui le rendait instable aux manœuvres. Si le pilote ratait avec la crosse d'appontage les brins d'arrêt, la brusque remise des gaz tendait à faire tourner l'appareil autour de l'hélice, abaissant l'aile gauche qui pouvait toucher le pont et entraîner l'accident.
Le fuselage était conçu autour du moteur et de l'hélice, le cockpit se trouvait en arrière des ailes pour améliorer l'équilibre de l'avion. Les pilotes américains se sont longtemps plaints de la visibilité limitée vers l'avant (aggravée par leur présentation cabrée) ce qui constituait un problème et les premières versions de l'appareil avaient une raideur au niveau des trains d'atterrissage qui avait pour effet de le faire rebondir à l'appontage, problème qui fut cependant rapidement corrigé.
Cet avion de légende fut construit en tout à 12 583 exemplaires (12 571 en service) toutes versions confondues entre 1940 et 1952 par trois entreprises:
Cet avion fut aussi vendu à d'autres pays comme le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande durant le conflit, puis à la France, l'Argentine, le Honduras et le Salvador après guerre.
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Gregory Boyington
Gregory « Pappy » Boyington
Son histoire et celle de son escadrille (VMF-214 alias The Black Sheep) furent à l’origine de la série télévisée américaine intitulée en France Les Têtes brûlées, où les pilotes sous ses ordres le surnomment « Pappy » et où il est interprété par Robert Conrad.
Greg "Pappy" Boyington est né en 1912. En 1936 il rejoint le corps des Marines et devient pilote, mais ses frasques l’obligent à démissionner. Il s’engage alors au côté du général Chennault et de ses Tigres Volants en Chine, où il est crédité de 6 victoires. Après l’attaque de Pearl Harbor, il rejoint à nouveau les Marines, il est toujours indiscipliné, buveur et amateur de femmes, il rassemble autour de lui des fortes têtes dans l’escadrille VMF 214, installée sur Vella Lavella et qui prend rapidement le surnom de « Black sheep » (les brebis galeuses). Il y est surnommé "Pappy" parce qu'il a, à l'époque, 30 ans soit 10 de plus que la moyenne de ses pilotes. Son escadrille revendique 97 victoires aériennes dont 28 sont attribuées à "Pappy".
En janvier 1944 Greg Boyington est abattu et déclaré mort, on lui décerne alors à titre posthume, la Medal of Honor, la plus haute distinction américaine. En fait, il avait été capturé par les Japonais et ne sera libéré que 20 mois plus tard. Élevé au rang de colonel et rendu à la vie civile, il écrit ses mémoires dans le livre Baa baa blacksheep dont la série Les Têtes brûlées est inspirée. Il décède en 1988 et repose désormais au cimetière national d'Arlington.
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